Auteur/autrice : Dooplé Danse Page 2 of 3

Le toucher africain entre dans la danse

Choregraphie Alphonse Tierou

Chorégraphie Alphonse Tierou

Dans les moments heureux, les Africains se touchent.

Pour eux, le toucher revêt beaucoup de vertus. Il n’est nullement réduit à la sexualité.

  • Le toucher africain brise la solitude et crée un sentiment de partage et de connexion.
  • Le toucher africain atténue la tension et favorise la relaxation
  • Le toucher africain aide à soulager la douleur ou à modifier la perception de la douleur. Apaiser
  • Le toucher africain procure un sentiment de bien-être et de réconfort.

Par exemple, prendre la main d’une personne qui est en état d’angoisse est susceptible d’exercer sur elle un effet apaisant,

de délasser à la fois de celui qui tient la main et de celui qui est réconforté.

Conclusion,

Selon la culture africaine, quand deux personnes se touchent, les corps donnent et reçoivent. Ils dialoguent.

Lorsque le toucher s’étend à plus de deux personnes, c’est tout le groupe qui se fond dans l’harmonie.

L’émotion qui jaillit de cette communion libère aussi bien la personne qui touche que celle qui est touchée.

C’est donc une manifestation de l’Amour oblatif ; car seul l’Amour pare l’existence et vivifie les choses.

La science nous apprend que le sens du toucher, celui qui est le plus étroitement associé à la peau, est le premier à se développer chez l’embryon humain, à un niveau de son développement où l’embryon n’a ni yeux ni oreilles.

Alphonse TIEROU
Chercheur, Chorégraphe, Écrivain

Enseigner et donner à voir la danse africaine comme on ne la montre jamais !

Banc de poissons

La danse africaine fabrique le groupe.

Pour l’observateur sérieux et attentif, la danse africaine est souvent étudiée comme un phénomène sociologique et non une création artistique.

Certains spécialistes de la culture africaine ont créé, pour elle, des noms on ne peut plus fantaisistes : « Danse des hommes forts », « Danse des lutteurs », « Danse guerrière », « Danse des combattants », etc. Ces entreprises de nomination, qui suggèrent la violence et la barbarie, bien que farfelues ont influencé la perception des danses d’Afrique en Occident. En effet, dans la conscience collective, la pratique ou l’enseignement de ces danses fait la part belle à « la force physique », à « la brutalité », à « la violence », au « martellement », à « la force des jarrets et des mollets », au mépris de la finesse, de la poésie, de la douceur, de la beauté, de la réflexion, de l’imagination et de la création qui sont les caractéristiques majeures de l’art chorégraphique.

Par ailleurs, jusqu’à il y a peu, il n’existait presque aucun texte sur la danse africaine en tant art.

Le public n’a pas l’occasion de voir autre chose, et de comprendre toutes les vertus que véhicule cet art aux multiples facettes.

Par exemple sa dimension dans la communication.

  • La communication, c’est « être en relation avec ». Avant d’« être en relation avec », il faut avoir accès à soi. La danse africaine artistique est une voie d’apprentissage de notre corps (par l’éveil des sens, la découverte de nos sensations et de cette incroyable capacité de lâcher prise). Elle favorise une forme d’observation interne, qui vient nourrir l’observation du monde et donc la prise de conscience de l’Autre, point de départ de la communication. C’est donc une forme d’immersion en soi-même qui favorise la connaissance de soi et développe nos capacités d’être avec l’autre.
  • La danse africaine, c’est aussi le groupe, la manière de positionner son corps dans l’espace, en tenant compte des corps des autres ; c’est bousculer ces distances physiques socialement « adaptées », très différentes d’une culture à une autre. Elle fait donc tomber les barrières et les tabous. Par ailleurs, elle fabrique le groupe, se nourrit du groupe et elle l’entretient au détriment de l’individualisme et de la solitude. Entrer dans la danse, c’est entrer dans le groupe qui est avant tout synonyme de partage et de communication.

Pour en savoir plus : lire L’alphabet de la danse africaine.

Alphonse Tierou
Chercheur, Chorégraphe, Écrivain

Dépoussiérer notre vision de la danse sur la scène africaine

Quelle importance des danses traditionnelles et contemporaines sur la scène africaine ?

Création chorégraphique A. Tierou

Création chorégraphique Alphonse Tierou (photo: droits réservés)

La danse traditionnelle constitue une banque de données d’une richesse inestimable. Elle fait tomber les barrières et les tabous. Elle fabrique le groupe, se nourrit de lui et l’entretient. Entrer dans la danse, c’est entrer dans le groupe, synonyme de partage, de convivialité. Elle a donc une fonction d’intégration sociale.

La danse traditionnelle permet aussi de dire l’indicible. Souvenez-vous du célèbre footballeur, le camerounais Roger Milla, à la coupe du Monde de foot en 1990, qui se mit à danser après avoir mis un but. Ou de Nelson Mandela suite à son élection à la présidence de la République d’Afrique du Sud en 1994.

La création chorégraphique interpelle, remet en cause…

Aujourd’hui, il est question de danse contemporaine dans les capitales africaines. Pour des raisons complexes, je préfère parler de création chorégraphique innovante, une nouvelle approche qui privilégie l’imagination et l’invention. Cela dit, l’indépendance politique est une chose, l’indépendance économique en est une autre. À ce titre, danses ancestrales et création chorégraphique diffèrent. Les premières sont dépensières, elles ne créent presque pas de richesse. Leur apprentissage se fait par immersion. En revanche, la création et la production d’un spectacle chorégraphique, au-delà de la dimension artistique, nécessitent une formation rigoureuse, créent des emplois et peuvent être avantageuses en termes d’images.

La création chorégraphique interpelle, remet en cause, privilégie le questionnement, forge l’esprit critique. Par ses règles de composition et les sujets qu’elle traite, elle nous enseigne, entre autres, qu’en société, il n’y a pas de liberté sans contrainte. La création chorégraphique est donc une contribution à la formation du citoyen et de la citoyenne au sein de nos jeunes démocraties.

La danse traditionnelle, c’est la sensibilité, l’histoire et la mémoire des peuples d’Afrique

Pour conclure, soulignons que la danse traditionnelle, c’est à la fois la sensibilité, l’histoire et la mémoire des peuples d’Afrique. Elle doit faire l’objet d’une protection attentive parce que sans mémoire, il n’y a pas de civilisation. Quant à la création chorégraphique africaine innovante, qualifiée de danse contemporaine, elle est incontournable pour les sociétés africaines de demain. Pour jouer pleinement son rôle, elle doit s’épanouir en plongeant ses racines dans la terre nourricière, tout en s’ouvrant aux valeurs des autres civilisations afin de participer à l’Universel.

Alphonse TIEROU
Chercheur, Chorégraphe, Écrivain
Directeur du Centre de Ressources, de Pédagogie et de Recherche pour la Création africaine

 

Cinq idées reçues sur les cours de danse africaine

tambour_parleur

Tambour parleur (photo Centre Dooplé/RPRCA)

Nous entendons beaucoup d’idées reçues sur les cours de danse africaine. Nous en partageons quelques-unes avec vous, démystification à l’appui.

 

  1. Un bon professeur de danse est un initié

Que veut dire ce mot « initié », cheval de bataille des spécialistes de la culture africaine ? L’expérience montre que, souvent, c’est un mot employé pour camoufler l’ignorance. Permettez-moi de vous affirmer que, dans la culture africaine, une même danse peut être profane ou initiatique. Tout sera fonction du lieu, du moment et aussi de l’intention de l’auteur de la danse, voire chef du village ou de famille, etc.

 

  1. Un bon percussionniste de danse doit être formé par des griots

Savez-vous que le terme « griot », créé par un curé pour les peuples d’Afrique, est on ne peut plus péjoratif ? Lisez Paroles de masques. Un regard africain sur l’art africain.

Un bon percussionniste de danse est un tambourinaire qui traduit instantanément les pas de danse en notes de musique. Cette technique et ce talent s’acquièrent au travers de nombreuses années d’études et de pratique.

 

  1. Un bon percussionniste de danse sait faire parler son tambour

Ne pas confondre percussions de danse et drummologie ! Je vous renvoie aux travaux du célèbre professeur Niangoran-Bouah de l’université d’Abidjan. Un drummologue n’est ni un musicien de concert, ni un percussionniste de danse. C’est un maître qui fait parler le tambour. Chez certains peuples, il est le troisième personnage du royaume, voire de l’État.

 

  1. L’ethnologie aide à comprendre la danse africaine

Un ethnologue ou un anthropologue n’est ni un artiste-danseur ni un chorégraphe, ni même un théoricien de la danse africaine. Son approche de la culture africaine est autre. Savez-vous que l’ethnologie est une discipline née sous la colonisation ? Savez-vous aussi qu’elle était au service de la propagande coloniale (Le Monde des 9 et 10 avril 2000) ?

Rappelons que, pour l’enseignement de la danse classique à l’Opéra de Paris, on ne se réfère ni aux ethnologues ni aux anthropologues français et/ou européens, mais à des chorégraphes comme Pierre Beauchamp (XVIIe siècle), ou à de grands artistes – danseurs et danseuses, comme Marie Taglioni (1804-1884). La danse est une discipline artistique à part entière. Dans l’absolu, elle se suffit à elle-même. Autrement dit, elle n’a pas besoin d’aller chercher, dans d’autres disciplines, la théorie de la danse. Sur la théorie et sur la pratique de la danse africaine, je vous invite à lire Alphabet de la danse africaine.

 

  1. Nommer les danses donne du sens. Par exemple, « la danse de la séduction » des jeunes femmes

Exemple éloquent. Pouvez-vous me décrire ce qui caractérise cette danse de séduction ? Chez beaucoup de peuples africains, les jeunes femmes et les jeunes gens déclarent leur flamme par la danse. C’est dire que ce type de danse ne concerne pas que les jeunes femmes. Cette expression « danse de la séduction » non seulement est impropre, mais elle a été créée par des ethnologues et anthropologues qui aiment bien donner des noms aux actes africains.

Alphonse TIEROU

ATTENTATS. Transformons la Douleur, Dansons la vie

 photo ciel oiseaux

« L’oiseau chante même si la branche sur laquelle il est perché craque, car il sait qu’il a des ailes. » José S. Chocano

L’Histoire nous apprend que, depuis les débuts de l’Humanité, la danse est pratiquée comme une voie on ne peut plus efficace pour surmonter les moments douloureux.

Par exemple, en Europe, aux temps des révolutions, la danse retrouve son originelle vigueur qui affirme la VIE en extériorisant son énergie.

En Afrique, certains peuples dansent sur le champ de bataille, juste après la bataille, pour affirmer l’éternité de la VIE.

En raison des attentats meurtriers qui ont frappé notre beau pays, je donne GRATUITEMENT un cours spécial de danse africaine le mercredi 25 novembre 2015, de 19h à 22h, pour aider celles ou ceux qui le désirent, à transformer la souffrance, à retrouver la joie, le bonheur et le goût de vivre.

Ce cours se déroulera au 11, avenue Vavin – 75006 Paris (impasse privée située à hauteur du N°86 de la rue d’ASSAS). Métro : Vavin / Port-Royal / Luxembourg / Notre-Dame-des-Champs.

– Venez nombreux

– Parlez-en autour de vous.

– Venez avec vos proches.

– Invitez vos amis et vos collègues.

– La vie doit continuer coûte que coûte.

Danser, c’est vivre.

Danser, c’est rester debout.

Danser, c’est dire NON à la haine.

Danser, c’est dissoudre la peur en nous.

Danser, c’est laisser la paix divine remplir notre âme.

Danser, c’est participer au mouvement cosmique et à sa maîtrise.

Danser, c’est prendre son envol dans un ciel ruisselant de lumière.

Danser, c’est refuser de céder à la panique, au doute, à l’angoisse, à la tristesse, à l’anxiété, à la PEUR.

La danse africaine, c’est la vie.

Alphonse Tierou

Chercheur-Chorégraphe-Écrivain.

 

Quand Néfertiti s’invite dans la danse africaine !

Saviez-vous que l’on peut s’inspirer des grandes civilisations africaines pour créer des chorégraphies !

NéfertitiL’Afrique a connu de grands empires, des rois et des reines, qui ont marqué leur temps et qui résonnent encore dans notre imaginaire collectif.

Imaginez des cours, des stages des spectacles de danse africaine qui sortent des sentiers battus. Ils sont le fruit d’une recherche en danse qui se nourrit des civilisations égyptienne et de l’Afrique subsaharienne.

Par exemple, il y a des cours de danse consacrés :

– à la reine Néfertiti célèbre pour sa beauté légendaire et épouse d’Akhenaton (1372-135 AV JC), roi appartenant à la XVIIIe dynastie (1580-1320 AV JC) ;

– aux mystères d’Osiris (Dieu de l’ancienne Égypte, époux d’Isis et père d’Horus) ;

– aux piquiers avec boucliers de bois et de cuir (première période intermédiaire 2200-2060 AV JC) ;

– aux archers nubiens (même période) ;

– à la gestuelle révélée par les temples et monuments égyptiens ;

– à l’empereur Soundiata Kéïta (Empire du Mali XIII-XVe siècle) ;

– à l’agbadja à la Cour du roi Justin Aho à Abomey en 1954 ;

– à la gestuelle révélée par les Kmin des Glaé ou Masques de Sagesse ;

– au bâton, symbole de souveraineté, de puissance et de commandement, tant dans l’ordre intellectuel et spirituel que dans la hiérarchie sociale.

Un tel enseignement nous rend sensible à cette pensée du Masque africain :

« En matière d’art, le Beau n’est que la saillie de l’utile. »

On est loin, très loin des cours, stages et spectacles de danse africaine qui font croire que la création chorégraphique africaine passe nécessairement par l’imitation, la copie ou la parodie des danses classique, moderne ou contemporaine. Oui, la création existe en danse africaine.

Pour plus d’informations sur la danse africaine méthode Tierou, retrouvez-nous sur www.tierou-doople.com.

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En Côte d’Ivoire, un joyau de la culture africaine est menacé. Le monde .fr

Dans un article pour le monde.fr, Alphonse Tierou nous parle de sa vision :

En Côte d’Ivoire, un joyau de la culture africaine est menacé.

LEMONDE.FR | 15.04.11 | 09h58  •  Mis à jour le 15.04.11 | 09h58

Tandis que chacun des deux camps belligérants de Côte d’Ivoire s’accroche à sa vérité, c’est la vérité de l’Afrique qui est mise en péril… Lire la suite de l’article.

Maison Des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise

Extrait du courrier de Mme. Francoise Vergès, Directrice Scientifique et culturelle de la Maison Des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise. La réunion, le 27 juillet 2009.

…Votre ouvrage ouvre des prespectives intéressantes et nouvelles qui m’ont beaucoup interessée…

Le Monde des religions

mai-juin 2008
Visage du masque
Art wêon (Côte d’Ivoire)

Incarnation, selon la traduction africaine, de la Force, du Pouvoir, de la Sagesse, le masque, dit-on, n’est pas une oeuvre d’art mais une création de dieu. Sa fonction est sacrée.
Pour saluer la sortie du nouveau livre d’Alphonse Tierou, le Monde des religions nous parle de la place du masque dans la spiritualité africaine.

Lire l’article

Le Président du Bénin

Extrait du courrier de Mr le Président du Bénin à Cotonou, le 03 juin 2008 :

Cet ouvrage, a n’en point douter, est un éclairage édifiant sur l’art africain. Il révélé ses richesses longtemps restées hors de portée des regards extérieurs et amène le lecteur a s’abreuver à la source nourricière des peuples d’Afrique. Voila pourquoi il tient personnellement à vous adresser ses vives félicitations pour ce travail remarquable et ce plaidoyer pour le dialogue des cultures…

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